vendredi 29 octobre 2021

Pour Hélène: Part 2

"...Quelle métamorphose sera au bout du chemin?"

 Hélène a tout dit en quelques mots!

(Confert le post précédent: La peur du vide)

On a souvent parlé de la solitude nécessaire pour se retrouver face à soi-même, mais ce n'était qu'une réflexion intellectuelle, philosophique ou psychologique. 
Là, beaucoup se retrouve en face de la réalité en le vivant contraints et forcés, et le constat n'est pas facile à faire!
Chacun de nous (enfin peut-être pas tout le monde, parce qu'il faut réfléchir, ce n'est pas donné à tout le monde!), se retrouve devant cette question existentielle:

Notre vie, c'est quoi en fait? Metro, boulot dodo? Notre famille? Notre travail? Les voyages, le shopping, la consommation? Nos relations? Et nous, qui sommes nous une fois privés de tout cela?
Mais au fond, de quoi avons nous besoin? Qu'est-ce qui est vraiment essentiel? Avons nous un jour pris le temps d'y penser, d'y réfléchir, d'analyser? Ou passons nous notre vie à remplir le vide par les occupations automatiques de notre quotidien?

Cette rébellion contre la fermeture des lieux de distractions  et les commerces est révélatrice. Pour beaucoup, ces lieux sont sous le prétexte de courses ou de fêtes, des lieux de rencontre où nous ne nous sentons plus seuls, où nous avons l'illusion de ne plus être seuls. Mais la réalité, quelle est-elle vraiment? La solitude est toujours là, effrayante, même si nous avons tenté de la masquer par ces sorties. On peut se sentir seul dans un groupe, dans un couple dans une famille, et en souffrir, ou être un solitaire et vivre pleinement cette solitude.

Nous pouvons nous occuper, mais c'est aussi un moyen de "combler" un vide, de passer le temps qui semble long parfois, de ne pas se sentir complètement démuni, impuissant et inutile. Au printemps dernier, parmi ceux qui ne pouvaient pas travailler, beaucoup se sont tournés vers leur jardin, leurs enfants privés d'école, leur maison et puis??? A la fin, certains ont déjà fait un premier constat, un couple qui bat de l'aile, un logement trop exigu et bruyant, l'envie de changer de vie...Et certains l'ont fait.

Et puis quand on a fait tout ça, que ça dure, et qu'on ne sait plus quoi faire?
Le vide rentre dans nos vies insidieusement, le vide de sens, le vide de la solitude, le vide de notre être qui nous renvoit à la peur de ne pas être aimé, de ne pas être utile, d'être impuissant, le spectateur obligé de voir ce vide, parfois l'incohérence de notre vie, l'absurdité du monde dans lequel nous vivons, et un immense sentiment d'impuissance!

Attendre....Comme  dit Hélène de voir ce qu'il y aura au bout du chemin...sans trop d'illusions! Tout ça n'est pas très réjouissant! 
Mais....Si on ne peut pas changer les choses, on peut en changer notre vision!
Finalement, il vaut peut-être mieux ne pas trop réfléchir, sinon on va vite tomber dans la dépression! On aurait voulu participer à la construction d'un monde nouveau et meilleur, mais pour le moment, on ne voit pas très bien comment. On a l'impression d'être devant une montagne de bêtise, d'inhumanité et d'inconscience, on se dit, que gravir cette montagne sera impossible. C'est trop dur, c'est trop contraignant, c'est TROP tout court!!!

Alors il ne faut pas regarder le sommet de la montagne! Il ne faut pas chercher à voir le bout de l'Océan, ou la fin de l'Horizon. Lorsqu'on est confronté à une épreuve, il ne faut pas penser à tout le chemin qu'il va falloir parcourir pour en sortir, et ce ,quelque soit cette épreuve, maladie, deuil, perte....
 Il faut juste regarder le chemin devant soi et mettre un pied devant l'autre, pas après pas et s'émerveiller d'avoir pu faire un pas en avant!
Il ne faut pas se fixer d'objectifs à long terme, mais juste pour la journée qui vient!
"Dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout. " (Philippe Pollet-Villard)

La vie n’est qu’un voyage sans destination. Car la finalité ne compte pas, elle n’est pas. Il n’y a que le néant tout au bout. Ce qui compte c’est ce qu’on voit, ce qu’on ressent maintenant, pendant le voyage. (Maxime Chattam)

Aller sur la lune, ce n’est pas si loin. Le voyage le plus lointain, c’est à l’intérieur de soi-même. (Anaïs Nin)

C'est notre chemin de Compostelle! Celui qui entreprend ce pélerinage doit marcher, jour après jour, et il découvre chaque jour de nouvelles pensées, de nouveaux paysages, de nouvelles rencontres ou de grands moments de solitude. Passe-t-il son temps à se demander : "Bon combien de km encore avant d'arriver?", non. Chaque jour de ce voyage est un jour essentiel.

Alors, regardez ce confinement, cette période de votre vie comme un nouveau voyage que vous entreprenez, comme votre "chemin de Compostelle",sans destination particulière, et regardez les pas que vous avez fait durant votre journée. Chaque soir, faites la liste des quelques instants qui ont été agréables, même si cela n'a duré que quelques minutes, des choses que vous avez pu observer et qui avant auraient pu vous paraitre insignifiantes, visualisez ce qui vous ferez plaisir, et si vous ne pouvez pas le faire, alors imaginez comment vous pourriez le faire autrement. Prenez le temps de vous pencher sur les choses les plus simples. Accordez vous le droit de ressentir ce que vous ressentez, pleurez, chantez, dansez. A chaque fois que vos pensées virent au gris, essayez de trouver quelle serait la pensée contraire. Et contentez vous d'apprécier ce que vous avez fait, ce que vous avez vécu. Et partagez le!!!

C'est dans l'ombre que se révèle la moindre lueur, alors peut-être que ce vide n'est que l'obscurité qui cache la lumière qui est en nous? Peut-être que ce vide, au fond, n'est pas vide de sens? Peut-être que ce vide nous révèle aussi ce qui est réellement essentiel? Nous-même!

Un pas après l'autre, c'est tout!
Bon Voyage!

Johala

2 commentaires:

  1. merci pour cette réflexion qui résonne chez moi
    Nous avons enterré un ami hier et ton discours tombe à propos. je crois en une autre vie apres tout comme toi, mais pour l'instant nous vivions ici alors vivons pleinement ce voyage, il peut s'arreter brutalement sans prévenir, et je dirai tout ce qui est bon est bon à prendre. vivons la vie en conscience. merci
    biz

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  2. Kikou, Johala, ce jour, tu as bien donné la définition de "CARPE DIEM"!!!Tu as un immense besoin d'écrire, c'est super!!Perso, j'avais commencé à écrire ma bio (comme on dit) et puis, je pleurais à chaque ligne, donc, j'ai arrêté et j'ai opté pour le partage des pensées sur le forums (au début du Net, pas de blogs)!! Je ne sais si tu as quitté ta jolie maison et comment va ton papa, comment vont tes animaux, mais je suis ravie de te relire et de voir les oeuvres que tu aimes tant réaliser!! Je te souhaite une belle rémission et durable!! GROS GROS BISOUS FAN (Françoise)

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