mercredi 15 janvier 2025

La restauration du tapis de Notre Dame de Paris

La restauration de Notre Dame de Paris a permis de faire davantage connaitre et de mettre à l'honneur de nombreux métiers artisanaux, souvent, hélas, "dévalorisés", alors que ces hommes et ces femmes qui ont participé à cette restauration ont pu montrer leur extraordinaire savoir faire, leurs compétences, et leur valeur!

Ils ont été mis à l'honneur, le temps d'une cérémonie, mais le reste du temps, malheureusement, leurs métiers sont méconnus ou mis à l'écart surtout auprès des jeunes, par les établissements scolaires!

Que ce soit les compagnons du devoir, les apprentis d'Auteuil, ou toutes les professions artisanales, les formations possibles sont rarement présentées aux élèves qui pourraient pourtant y trouver une voie professionnelle indispensable, passionnante, et et demandant souvent de grandes compétences!

Une partie de ces personnes qui ont participé à la restauration des oeuvres de Notre Dame de Paris, est restée invisible, il est vrai, que dans notre pays, l'art textile, où nous excellions durant des siècles, aujourd'hui, n'est plus du tout considéré! Et peu d'écoles enseignent encore toutes les techniques pour exercer cet art dans les nombreux domaines qu'il propose: dentelle, tapisserie, broderie, rentrayeurs, et restaurateurs d'oeuvres anciennes. 

Le  tapis de Notre Dame de Paris, La restauration inédite d’une pièce d’excellence!









Suite à l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, un tapis monumental commandé par le roi Charles X en 1825 a été confié à l’atelier de restauration de tapis du Mobilier national pour restauration. Ce tapis de chœur en laine fait 200m2, mesure 25m de long et pèse 1,2 tonne.

Le feu éteint, le tapis (classé au titre des monuments historiques depuis 1974) a été extrait aussi vite que possible de l’édifice, puis préservé par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France (services de l'Etat), avant d'être confié au Mobilier national pour y être conservé. Sa première mission a été de faire le nécessaire pour que l’humidité dont était imprégné le tapis ne pourrisse pas la laine et n’engendre le développement de parasites qui endommageraient le tapis.

Trois ans après avoir échappé à l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, cette pièce textile unique sera restaurée au Mobilier national pendant plusieurs mois à partir du 7 juillet 2022. Cette opération, initiée par la DRAC Île-de-France, entre dans le cadre de la restauration des objets mobiliers de la cathédrale.



Une histoire peu ordinaire

En 1825, Charles X commande à la manufacture de la Savonnerie, alors située au pied de la colline de Chaillot, un tapis pour le choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La réalisation du modèle est confiée en 1825 à Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange, le dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne. Inspiré par l’art néo-classique, ce dernier représente les symboles de l’Église catholique placés dans des ogives et des châsses.

En septembre 1825, le tissage commence mais il est interrompu par le déménagement de l’atelier en janvier 1826 vers le site des Gobelins. Pour accélérer la production, plusieurs métiers seront utilisés et, en 1833, les différentes parties sont rentrayées. C’est à cette date, qui marque un changement de règne, que les emblèmes avec les fleurs de lys sont supprimés et remplacés par un soleil sur fond vert. Présenté au Louvre en 1838, il sera finalement offert à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1841 à l’occasion du baptême du petit-fils de Louis-Philippe, le comte de Paris.

Nécessitant 8 à 10 personnes en moyenne pour le déplacer, le tapis de choeur, long de 25 mètres, sera plusieurs fois déroulé pour des événèments marquants. Il est notamment installé en 1980 pour la venue du pape Jean-Paul II. Puis exposé exposé en 2014 et en 2017 dans la cathédrale.

Patrimoine de l’État, ce tapis est entré en restauration au Mobilier national le 7 juillet 2022. L’objectif est un achèvement des travaux d’ici 2024, en vue de la réouverture de la cathédrale.

Trois années qui ont servi à le dépoussiérer et le nettoyer, après avoir subi quelques dégâts lors de l’incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019. Ce jour-là, le tapis est dans la partie sud de la cathédrale, à l’abri, enfermé dans deux caissons de bois légèrement surélevés. Il n’a ainsi souffert ni des flammes ni de l’eau déversée par les pompiers pour éteindre l’incendie, mais de l’humidité qui en a résulté.







Patrimoine : la restauration hors norme du tapis de Notre-Dame de Paris
(Cliquez sur le lien, et vous pourrez la voir sur Youtube!)

Le tapis du choeur de Notre-Dame : un chef d'oeuvre en restauration











Un livre est disponible dans la boutique de la cathédrale



Espérons que cette oeuvre magistrale pourra être à nouveau exposée dans la cathédrale, et que les petites mains de fée qui ont travaillé dessus seront, elles aussi, mises à l'honneur!

mardi 14 janvier 2025

Une brodeuse extraordinaire: Michele Carragher

 Michele Carragher est une artiste basée à Londres qui travaille également comme Brodeuse de costumes  dans l'industrie du cinéma et de la télévision. Elle a travaillé sur de nombreuses productions telles que Game of Thrones, House of the Dragons, The crown, Les Nevers, Assasin's Creed , Peaky Blinders, Elizabeth 1 avec  Dame Helen Mirren et la production cinématographique de 2020 de "Le jardin secret" .

Récemment, Michele a publié son premier livre présentant son  art intitulé  Trace. 

Michele a également été invitée à donner  des conférences  sur son travail, soit en personne ou en ligne , ainsi que la conduite  de nombreux ateliers  pour divers groupes de broderie, de costume et d'art textile.

Dans la haute couture, ou dans le cinéma, on cite le nom des créateurs, mais on ne parle jamais des petites mains de fées qui ont véritablement créé les costumes ou les robes! Pourtant, ce sont elles, qui participent grandement à la beauté d'une création. Non seulement, ce sont elles qui maitrisent ces techniques de broderie, mais elles transmettent aussi leur savoir faire à d'autres plus jeunes. Comme la plupart des "artisans d'art", elles sont reléguées dans l'ombre et rarement mises à l'honneur!