La restauration de Notre Dame de Paris a permis de faire davantage connaitre et de mettre à l'honneur de nombreux métiers artisanaux, souvent, hélas, "dévalorisés", alors que ces hommes et ces femmes qui ont participé à cette restauration ont pu montrer leur extraordinaire savoir faire, leurs compétences, et leur valeur!
Ils ont été mis à l'honneur, le temps d'une cérémonie, mais le reste du temps, malheureusement, leurs métiers sont méconnus ou mis à l'écart surtout auprès des jeunes, par les établissements scolaires!
Que ce soit les compagnons du devoir, les apprentis d'Auteuil, ou toutes les professions artisanales, les formations possibles sont rarement présentées aux élèves qui pourraient pourtant y trouver une voie professionnelle indispensable, passionnante, et et demandant souvent de grandes compétences!
Une partie de ces personnes qui ont participé à la restauration des oeuvres de Notre Dame de Paris, est restée invisible, il est vrai, que dans notre pays, l'art textile, où nous excellions durant des siècles, aujourd'hui, n'est plus du tout considéré! Et peu d'écoles enseignent encore toutes les techniques pour exercer cet art dans les nombreux domaines qu'il propose: dentelle, tapisserie, broderie, rentrayeurs, et restaurateurs d'oeuvres anciennes.
Le tapis de Notre Dame de Paris, La restauration inédite d’une pièce d’excellence!
Le feu éteint, le tapis (classé au titre des monuments historiques depuis 1974) a été extrait aussi vite que possible de l’édifice, puis préservé par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France (services de l'Etat), avant d'être confié au Mobilier national pour y être conservé. Sa première mission a été de faire le nécessaire pour que l’humidité dont était imprégné le tapis ne pourrisse pas la laine et n’engendre le développement de parasites qui endommageraient le tapis.
Trois ans après avoir échappé à l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, cette pièce textile unique sera restaurée au Mobilier national pendant plusieurs mois à partir du 7 juillet 2022. Cette opération, initiée par la DRAC Île-de-France, entre dans le cadre de la restauration des objets mobiliers de la cathédrale.
En 1825, Charles X commande à la manufacture de la Savonnerie, alors située au pied de la colline de Chaillot, un tapis pour le choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La réalisation du modèle est confiée en 1825 à Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange, le dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne. Inspiré par l’art néo-classique, ce dernier représente les symboles de l’Église catholique placés dans des ogives et des châsses.
En septembre 1825, le tissage commence mais il est interrompu par le déménagement de l’atelier en janvier 1826 vers le site des Gobelins. Pour accélérer la production, plusieurs métiers seront utilisés et, en 1833, les différentes parties sont rentrayées. C’est à cette date, qui marque un changement de règne, que les emblèmes avec les fleurs de lys sont supprimés et remplacés par un soleil sur fond vert. Présenté au Louvre en 1838, il sera finalement offert à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1841 à l’occasion du baptême du petit-fils de Louis-Philippe, le comte de Paris.
Nécessitant 8 à 10 personnes en moyenne pour le déplacer, le tapis de choeur, long de 25 mètres, sera plusieurs fois déroulé pour des événèments marquants. Il est notamment installé en 1980 pour la venue du pape Jean-Paul II. Puis exposé exposé en 2014 et en 2017 dans la cathédrale.
Patrimoine de l’État, ce tapis est entré en restauration au Mobilier national le 7 juillet 2022. L’objectif est un achèvement des travaux d’ici 2024, en vue de la réouverture de la cathédrale.
Trois années qui ont servi à le dépoussiérer et le nettoyer, après avoir subi quelques dégâts lors de l’incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019. Ce jour-là, le tapis est dans la partie sud de la cathédrale, à l’abri, enfermé dans deux caissons de bois légèrement surélevés. Il n’a ainsi souffert ni des flammes ni de l’eau déversée par les pompiers pour éteindre l’incendie, mais de l’humidité qui en a résulté.
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