DES TRAINS DANS LA GUERRE: Portrait inédit de l’Ukraine vu des rails
Diffusé le 04/03/2025 à 23h41 - Disponible en replay jusqu'au 22/01/2026
L'Ukraine est un pays de trains. Comme tous les pays de l'ex-empire soviétique, le pays a développé un réseau ferroviaire immense, puissant, relativement rapide. Le train convoie les voyageurs, les marchandises, les richesses du pays, notamment le charbon. Il est aujourd'hui l'un des symboles les plus importants de l'Ukraine en guerre, tournant définitivement le dos au monde russe pour s'arrimer à l'Europe.
L’écrivain Emmanuel Carrère et le journaliste Lucas Menget ont écouté soldats et civils à bord des trains ukrainiens. Et témoignent dans un documentaire de leur peur d’être oubliés.
Sur les rails, depuis Kiev jusqu’aux terminus des villes les plus proches des lignes de front (Kherson, Soumy…), ils croisent Artiom, Olga, Lena, Sammy, Edik, Alyona ou encore Andriy, alias « Pitbull »… Des Ukrainiens à la parole intime très libre, voire cash, sans autocensure (à l’exception des militaires, qui taisent les informations stratégiques).
Les militaires, comme on le voit dans le film, bénéficient de rares permissions pour retrouver leur famille durant quelques heures. Retrouvailles qui donnent lieu à des séquences très émouvantes entre maris et femmes, parfois avec leurs enfants.
Parmi les jeunes, on suit un étudiant comédien qui retrouve sa mère engagée volontaire comme sniper dans l’armée ukrainienne. « Normalement, ce sont les mères qui rendent visite à leurs fils au front, pour leur apporter des colis. Là, c’est l’inverse : sa mère nous a expliqué qu’elle ne voudrait à aucun prix que son fils aille se battre. » Au fil des témoignages, on comprend que l’espoir des débuts, celui d’imposer une retraite aux forces russes, s’est érodé. La confiance en l’avenir des Ukrainiens s’est brisée.
Un documentaire particulièrement émouvant où les trains restent le seul fil qui relie ces familles séparées par la guerre. Des hommes blessés, des femmes, des enfants qui peuvent , grâce à ce moyen de transport, y passent des heures pour voir le temps d'un week-end ou d'une semaine, parfois, une seule journée, celui ou celle qui se bat sur le front. Mais aussi ceux qui doivent évacuer en laissant tout derrière eux sans savoir , si un jour, ils pourront revenir, retrouver leurs amis, leurs voisins, leur maison.
Un article qui résume très bien le documentaire.
A voir absolument!
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