samedi 15 octobre 2022

Le deuil de ceux qu'on a aimé

 



Le 3 octobre dernier, c'était l'anniversaire du décès de ma chère amie Hélène! Mon Dieu que ce fut dur de ne pas avoir pu aller la voir à cause du Covid, de ne pas avoir la serrer dans mes bras, et de ne pas pouvoir aller lui dire Adieu! Depuis, je suis restée en contact avec son mari, pour qui cette perte a été terrible, ainsi que pour sa fille. Entre temps, c'est le père d'Hélène qui est décédé aussi! Et pour ce bout de l'an J.M et M. ont pu retrouver toute leur famille pour le célébrer avec beaucoup d'amour et de courage. J.M. a continué d'écrire sur le blog d'Hélène pour raconter la maladie...Et dans son dernier message, il me disait: "Et maintenant? Que vais-je faire devant ce vide?". J'avais commencé à lui répondre, et petit à petit, je me suis rendue compte que, si j'avais pu beaucoup en parler, je n'avais jamais écrit comment j'avais vécu le deuil des deux hommes que j'avais aimé.

Alors, j'ai arrêté mon message, et j'ai continué d'écrire, en sachant que pour moi, en Octobre, il y a deux dates, toujours marquantes: Le 15 et le 16 octobre! Les années ont passé, et cet "aprés" que l'on redoute tant, maintenant, il est derrière moi!

Après...Après, il y a une autre vie qui reprend doucement, mais elle prend son temps, très longtemps parfois...Des années, je ne vais pas vous mentir! Et plus l'amour a été fort, plus c'est dur!

Lorsque j'ai rencontré Jean en 1992, il était déjà malade, et à cette époque, il n'existait encore aucun traitement contre le Sida. Mais lorsqu'on a un coup de foudre, on n'a que quelques secondes pour choisir de s'enfuir en courant, ou pour accepter de vivre cet amour dont on sait qu'il va se terminer par la mort, mais comme me le faisait remarquer Jean, bien , souvent, la mort duquel? A l'époque, je venais de retourner vivre dans les Hautes-Pyrénées, alors que Jean habitait La Rochelle que j' avais quitté! Et en effet, je revenais tous les mois pour y enseigner et organiser des stages de formation, je n'étais pas à l'abri d'un accident! J'avais 33 and et lui 50. J'ai choisi de vivre cet amour, envers et contre tout! Avoir le Sida à ce moment là, c'était aussi être traité comme un pestiféré, mais ça l'était également pour ceux qui "osaient" fréquenter un malade! Jean était psychothérapeute, et un homme brillant, artiste, musicien, peintre, écrivain, et un caractère en acier! Nous ne savions pas combien de temps nous aurions, mais nous avons choisi de vivre à fond ce temps là, faire tout ce qu'il souhaitait faire avant la fin, et il l'a fait malgré son état physique épouvantable! Il a pu aller en Crète et en Irlande, où il rêvait d'aller! Il a éjecté de son entourage tous ceux qui ne pouvaient pas l'accepter, et de mon côté, j'ai du parler de "cancer" à certaines personnes, plutôt que de Sida, mais une bonne partie de mon entourage était au courant et l'a accepté tel qu'il était. Par moment, il m'arrivait de m'effondrer, qui ne l'aurait fait? Mais à chaque fois, je me disais, "vis, vis, à fond, tu ne sais pas de quoi sera fait demain, et tu auras tout le temps d'y penser après!", j'ai repoussé de toutes mes forces ce "après", tant redouté, pour vivre cette histoire d'amour pour lui, pour moi, c'était la seule chose que je pouvais lui donner! En fait durant les deux ans et demi que nous avons eu la chance d'avoir, Jean a pu, je crois, enfin, exister pleinement, non pas seulement vivre comme il l'avait fait jusque là! Dans ce cas, les conventions, les compromis n'ont plus leur place, seul l'authenticité, la confiance, le respect et la complicité comptent!

Et puis, forcément, un jour le "Aprés" a commencé à se mettre en place! Jean avait créé le groupe AIDS de La Rochelle qui accompagnait les malades et leur famille quand elle était encore là, jusqu'au bout et il servait de cobaye au CHU de Nantes pour les essais thérapeutiques. Il a décidé de passer les dernières semaines dans un appartement thérapeutique entourés d'aides soignants. Il a refusé que je l'accompagne, et m'a interdit de lui rendre visite. Il voulait me laisser une image la plus digne qui soit! Mais, même si je ne l'entendais pas de la même manière, j'ai respecté sa volonté, et j'ai du lutter contre mon envie d'être à ses côtés! Je crois que c'est une des choses les plus dures, de ne pas pouvoir être aux côté de ceux qu'on aime lorsqu'ils vont nous quitter, et durant l'épidémie de Covid, voir toutes ces familles perdre un proche sans pouvoir le voir ou l'étreindre, m'a renvoyé à de bien douloureux souvenirs. Ce fut pareil pour Hélène, combien de fois, étais-je prête à prendre ma voiture pour venir la voir, combien de fois, j'ai du me répéter que je ne "devais" pas lui faire prendre de risques supplémentaires, lui refiler une infection même autre que le Covid? 

Nos derniers contacts furent par téléphone, puis par messager intermédiaire lorsqu'il ne put plus même parler assez fort. Et un soir, "l'Après" m'est tombé dessus, avec un dernier "Je t'ai aimé!"

Ma vie s'est arrêtée aussi! 

Durant l'année qui a suivi son décés, j'ai fonctionné comme une automate, mon âme n'était plus là, et j'ai d'ailleurs vécu des expériences curieuses à ce moment là, comme une sortie astrale qui aurait duré des mois! J'ai pu voir des choses, d'autres âmes et des endroits qu'aucun humain ne peut voir, tout en étant éveillée. J'avais choisi de porter le deuil, et j'ai teint tous mes vêtements en noir, moi qui n'en portait jamais. Une façon de me faire respecter dans cette bulle où personne ne pouvait entrer. C'est moi, qui vu la dégradation de mon physique, et certaines rumeurs qui s'étaient répandu parmi mes élèves, qui suis devenue "la pestiférée", mais je m'en fichait complètement, et combien de personnes ai-je du mettre à la porte, voire une fois gifler? Ceux qui n'ont pas vécu ça ne peuvent comprendre n'est-ce pas?

Respectez mon silence, respectez ma douleur, respectez mon deuil,  respectez mon amour qui m'a tant donné, qui m'a tant appris!

Jean est décédé le 15 Octobre 1994 à 19h, quelques mois après, on découvrait le premier traitement contre le Sida, L'AZT! Ensuite, ce sont plus tard, les bi thérapies, puis les tri-thérapies qui ont été découvertes dans les années qui ont suivi! Pour Jean, c'était trop tard, mais au moins, je me disais que de là-haut, il devait être content d'avoir contribué , à sa façon, à ce qui devait sauver des millions de vies dans les années suivantes et encore aujourd'hui!

Quant à moi, et bien, grâce à une donation que m'ont fait mes parents, j'ai pu acheter ma première maison durant l'été suivant, et c'est grâce à cette maison que je suis revenue à la vie! En la restaurant, en créant un jardin, j'y ai installé mon âme, je m'y suis consacrée, impliquée pendant trois ans! Ceci m'a aussi permis de pouvoir envisager d'adopter un enfant, sachant que je ne pouvais pas en avoir! C'était me lancer dans une autre histoire d'amour! Me projeter dans l'avenir! Hélas, cette histoire d'amour là, n'a jamais pu aboutir, pour diverses raisons que je n'ai compris que des années après!

C'est comme ça que je suis revenue à la vie! Plus forte, plus riche intérieurement, et je n'ai jamais eu aucun regret d'avoir choisi de vivre cet amour. Cet amour m'a donné bien plus qu'il ne m'a pris!

Je n'ai aucune photo de Jean, il ne voulait pas qu'on le voit dans l'état où il était!

Durant les 10 années qui ont suivi, je me suis consacrée à mon travail, et à la restauration de plusieurs maisons et la création de plusieurs jardins. Je me suis créé mon patrimoine, au sens propre comme au sens figuré. Mon objectif n'était pas de posséder, ni de m'enrichir, mais surtout de construire mon paradis sur terre, en exploitant à fond mes compétences, mes capacités, mes connaissances, en plus de celles que j'avais réussi à utiliser passionnément celles que j'avais cumulées dans mon métier.

Et puis, un jour, la maladie m'a rattrapée. En 2003, elle m'a frappée durement et fait chuter. J'ai enchainé embolie pulmonaire, anémie complète et fibromes à répétition. C'est à ce moment là, que j'ai rencontré celui qui allait devenir mon mari Alain!

Il ne faut pas croire qu'on ne peut aimer qu'une fois dans la vie, ce n'est pas vrai! La vie est faite pour aimer! Et à nouveau, j'ai accepté de vivre cet amour là! Alain était bien différent de Jean, gentil, tendre, affectueux, avide d'apprendre tout ce qu'il n'avait pas eu la chance d'apprendre dans sa jeunesse assez dure. Alain m'a permis de me relever et de réapprendre à marcher. Il m'a donné aussi, du moins je le croyais, une famille que je n'avais pas pu avoir auparavant, de grands enfants, des petites filles. Je savais déjà par expérience, qu'on peut aimer les enfants des autres, être mère, grand-mère, n'est pas une histoire de sang. C'est une histoire de coeur aussi, une histoire d'amour a donner, c'est tout! Les liens de sang ne le donnent pas forcément!




Nous nous sommes mariés le 16 Octobre 2004. Nous avions choisi cette date pour que le 15 Octobre ne soit plus un rappel annuel douloureux. Tous les anniversaires sont des dates que même notre inconscient n'oublie pas, jamais! Il se charge de vous les rappeler, même lorsque la douleur s'est depuis longtemps apaisée! 

Le jour de notre mariage, il est tombé des cordes toute la journée, au point que je n'ai pas pu porter la superbe robe de mariée que je m'étais offerte! A 42 ans, je me mariais pour la première fois! Hélas, vu le temps, j'ai du trouver en urgence une autre tenue, cela aurait du me mettre la puce à l'oreille, peut-être que ça l'a fait , et que je n'ai pas voulu entendre! Je voulais y croire! Et je me suis dit que je la mettrais au printemps lorsque nous ferions notre mariage religieux, avec un climat plus doux!



Après plusieurs interventions, des traitements, et l'aide d'une amie guérisseuse, je remontais tout doucement, on dit que l'amour donne des ailes, et ça m'a surement aidée! Pendant ce temps, au contraire, mon mari a commencé à chuter. Il y a des gens qui ne peuvent pas être heureux parce qu'on leur a interdit dès l'enfance, parce qu'on ne les a pas mis au monde pour vivre eux-même. Cela parait incroyable lorsqu'on ne connait pas les mécanismes de l'inconscient, pourtant, cela arrive. Pour certains , le bonheur est invivable, et plus ils sont heureux, plus cela leur devient insupportable. Ce fut le cas pour mon mari! Deux ans après notre rencontre, c'est lui qui a commencé à s'enfoncer dans une spirale infernale. Il a commencé à se mettre dans la tête, que je n'allais pas survivre, qu'il n'avait pas le droit à ce bonheur, et de fil en aiguille, c'est en lui que j'ai senti la vie s'en aller alors que moi, j'étais convaincue de guérir. Depuis le début de ma maladie, je m'étais faite aidée, psychiatre et psychothérapeute qui m'avaient diagnostiqué en plus du reste, un syndrôme d'anxiété généralisée grave, le genre de truc qui arrive lorsqu'on a subi plusieurs traumatismes, ou choc post traumatiques. Après ça, on n'en sort pas indemne, même si on croit avoir surmonté les épreuves, on y a laissé des plumes. J'ai donc du apprendre à vivre avec ça, et le gérer au quotidien, et je l'ai fait, je le fais encore. Cette aide et cet accompagnement sont indispensables pour le faire, et bien sur, mon mari a accepté lui aussi de se faire aider. Mais contrairement à moi qui avait trouvé les soignants les plus fantastiques, lui ne semblait tomber que sur les plus mauvais! Alors, je me suis battue pour deux! C'est dans mon caractère, je suis née pour survivre, alors comment accepter de voir que quelqu'un est en train de se noyer sans essayer de réagir??? A force de se battre, on a fini par trouver le bon, celui qui a enfin pu diagnostiquer la véritable dépression dont souffrait mon mari et que j'avais reconnue depuis le début, ayant eu une amie dans le même cas! Il n'y a pas une seule dépression, il y en a des tas, et chacune demande une approche particulière et précise. Mais évidemment, pour les autres médecins, je n'étais pas psychiatre, et aucun n'a voulu tenir compte de ce que je leur disais, jusqu'à celui là, le seul qui a bien voulu m'écouter et m'entendre! Enfin, je me disais que mon mari allait pouvoir s'en sortir, quelque soit le temps que ça prendrait. Mais Alain n'a pas voulu se donner le temps de guérir. Peut-être même qu'il ne pouvait pas accepter le fait de guérir ou même simplement de pouvoir gérer sa maladie? Fin juin 2005, il devait être hospitalisé pour essayer un traitement sous surveillance. Et deux jours après son hospitalisation, il a quitté la clinique, et disparu en laissant une lettre d'adieu derrière lui!

Je passerai sur les détails sordides de tout ce qui s'est passé à partir de cette disparition, l'absence de ses enfants, et les accusations dont la police m'a accablée, m'accusant presque d'avoir assassiné mon mari, alors qu'il était hospitalisé et avait laissé une lettre, sans doute pour se justifier eux-même de leur inaction complète pour le rechercher... Non, ce que je garde de ces moments terribles, c'est l'aide spontanée de tous les habitants de mon village qui en apprenant la nouvelle, sont venus me proposer leur aide pour faire des battues, la présence bienveillante de mon frère qui, oh hasard, devait passer un mois chez nous entre deux appartements, la chaleur et le soutien de tous mes amis, et le travail de 5 médiums mis sur l'affaire, dont 2 par la gendarmerie elle-même. Ils n'étaient pas chargés de l'enquête, mais ils nous ont aidé quand même, un pied de nez à la police, sans doute, mais une gentillesse et des compétences indispensables en plus de celle des pompiers qui se sont également portés volontaires! Même si on a l'impression que la terre vient à nouveau de s'écrouler sous vos pieds, on ne peut pas ne pas voir cet élan de solidarité qui vous porte et vous soutient jusqu'au bout! De cette période terrible, c'est surtout ça que j'en ai retenu, ainsi que la présence à mes côté de mon cher Lorenzo, mon chien, mon meilleur ami qui avait tout compris! Pendant plus d'un mois, tous les jours, de 8h du matin à 8h du soir, en pleine cagnasse, nous n'avons jamais cessé de chercher! Et moi qui pouvait à peine marcher, j'ai marché avec mon chien! Je me devais d'être là, pour Alain, et pour tous ceux qui venaient nous aider! Pour moi aussi! Comment aurais-je pu me regarder en face, si je n'avais pas recherché l'homme que j'aimais et avec lequel j'avais cru que je pourrai vieillir en paix!

Le corps de mon mari a été retrouvé "par hasard" un mois et demi plus tard! Pendant les recherches, mon père et mon frère, étaient passé juste à quelques mètres de lui, mais ils n'avaient pas de chien ce jour là, quand à moi, j'avais été envoyée à l'opposé de la zone où nous cherchions!

Je n'ai pas eu le droit de le voir, pas besoin d'un dessin, après un mois et demi passé dans un sous-bois en plein mois de Juillet! 

Ensuite, on est pris dans le tourbillon des obsèques à organiser, des démarches à suivre, de la succession à régler. On redevient un automate qui agit en mode automatique, on fait, parce qu'il faut le faire, on essaye de faire bien, on découvre des choses qu'on n'avait pas vu avant, comme par exemple, que les beaux enfants pensaient qu'ils allaient hériter d'une part de ma maison, alors que ce n'était pas le cas puisque ma maison était un bien propre et nous nous étions marié sous contrat, on voit les vrais et les faux amis, comme dans chaque épreuve de la vie!

Et le soir, quand on se retrouve seule à la maison, on s'effondre, on a envie de hurler, on pleure les larmes qu'on a retenu devant les autres, et je me suis accrochée de toutes mes forces à mon cher Lorenzo quand je sentais que je coulais!



Je continuais de me faire aider, par mon psychiatre,  ma psychothérapeute, et le médecin qui me suivait depuis plus d'un an et qui m'avait déjà opérée 4 fois pour des fibromes à répétition. 

Lorsque mon mari a disparu, j'ai dit à mon psychiatre: "Non, je ne survivrai pas à une deuxième perte, ce n'est pas possible, j'ai trop souffert la première fois, je ne peux pas envisager une seule seconde de revivre ça encore une fois!".

2 mois plus tard, on venait de me diagnostiquer un cancer de l'utérus, encore une opération, encore un coup, et surtout, un autre deuil à faire, celui de ne plus jamais pouvoir avoir une chance d'avoir un enfant. Je devais aussi accepter ça, alors que notre mariage nous donnait la dernière chance d'essayer de le faire!

Mon psychiatre, m'a rappelé ce que je lui avait dit au moment de la disparition de mon mari. Et là, je lui ai dit: " J'ai survécu déjà une fois, j'ai trouvé en moi la force de marcher durant un mois pour les recherches , alors que j'étais complètement anémiée, j'ai encaissé le dernier diagnostic, et je suis encore en vie, alors, je dois pouvoir survivre! Je  dois survivre, je ne dois pas baisser les bras, et je vais me battre contre ce nouveau cancer!"

C'est ce que j'ai fait, et j'ai survécu! 

Je ne pouvais plus m'investir dans mon travail, j'étais encore en arrêt maladie, et je n'arrivais même plus à créer, blocage complet. J'ai essayé de reprendre en 2008, mais là, en novembre, c'est ma mère qui s'est suicidée pour mettre fin à un cancer généralisé. Et deux ans plus tard, j'ai rechuté. Fini le travail pour moi! Toujours complètement bloquée au niveau créatif, mais je me suis investie davantage dans le soutien au deuil, j'ai créé mon premier blog artistique que j'ai fini par tenir quotidiennement, je me suis impliquée  auprès des autres et dans la municipalité de mon village,  et ma médiumnité s'étant beaucoup développée, j'ai étudié, autant que je le pouvais, en me disant que c'était peut-être ça que le ciel attendait de moi, et qu'il m'avait donné ce temps pour m'y mettre sérieusement. Je m'y suis consacrée, j'ai travaillé avec une amie psychothérapeute durant deux ans en hypnose pour lui servir de cobaye en même temps et expérimenter des états de conscience modifiée. Toutes ces années m'ont permis d'emprunter un chemin que je n'aurais jamais emprunté si je n'avais pas connu la maladie et le deuil.

Bien souvent, lorsqu'on vit une épreuve, on ne comprend pas pourquoi elle vous est tombée dessus! Mais plus tard, longtemps après, lorsqu'on se retourne en arrière et qu'on regarde le chemin parcouru, et ce que l'on a accepté de vivre certains choix, alors, on comprends que ces épreuves, aussi douloureuses qu'elles aient été, vous ont guidé vers une vie que vous n'auriez jamais vécu sans ça, sur un chemin que vous n'auriez jamais emprunté sans ça, et je me dis: "Ok, je devais prendre ce chemin là, mais je n'aurais peut-être pas accepté de le prendre sans ces épreuves!

Et depuis, je ne fais pas que survivre, je vis! J'ai du affronter d'autres problèmes de santé, une polynévrite évolutive qui m'a clouée dans un fauteuil roulant pendant presque 5 ans, j'en suis sortie, et j'ai remarché. Pas question de m'arrêter de vivre même avec des roulettes! J'ai du être opérée et suivie  pour un cancer de la vessie il y a un an et demi, mais je suis toujours là!

Je n'ai pas de recette miracle! Je ne vous direz pas comment il faut faire, et encore moins, faites ceci, faites cela. C'est à chacun de trouver sa bouée de secours, des forces au fond de soi, si on les a. Car même si on est bien entouré, c'est d'abord à soi-même de s'aider si on le peut. 

Mais encore faut-il le pouvoir!

Le chemin est long, difficile, mais il vaut la peine d'être parcouru!

Joelle 

9 commentaires:

  1. Parcours de vie très difficile mais comme tu dis le chemin est semé de difficultés. Les surmonter, les dépasser permet effectivement de grandir. Trouver la force en soi n’est pas qu’une question de volonté. Parfois on n’y arrive pas . Heureusement nos « amis » du ciel nous prennent par la main et nous donne ce que nous sommes en mesure d’ accepter. Être dans l’écoute dans ces moments compliqués n’est pas évident. Ton parcours de vie n’est certes pas facile, mais ta volonté et ta force ont fait que tu en es là aujourd’hui dans tes ressentis et dans ta réflexion. Ayant moi aussi quelques portes ouvertes sur l’avenir , je dirai que tu avais choisi …cette école qu’est la terre, t’a fait avancer de plusieurs pas en avant sur l’échelle céleste. Tu as vécu , puis su dépasser toutes ces épreuves les unes après les autres. Cet apprentis-sage fait de toi quelqu’un de bon, d’attentif, avec une aura emplie d’amour.
    « Pourquoi voir le sommet si on ne voit pas la route pour y accéder » dit mon guide je t’embrasse kris

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  2. J ai été très émue par ce récit de ta vie j en ai eu les larmes aux yeux me rappelant certains souvenirs très douloureux la méchanceté

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  3. Très émouvant ce récit me rappelle bien de souvenirs méchanceté humaine toujours ...tu est forte et belle de cœur je t admire bisous lili

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  4. Hello Kris!
    Oui, notre ouverture sur un "autre monde", cela nous aide, sans aucun doute! Gros bisous

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  5. Hello Lili! On doit faire dans la vie avec la méchanceté hélas, l'intolérance et la bêtise, mais l'amour qu'on a donné et celui qu'on a reçu quel qu'en soit la source, nous aide à surmonter ça aussi, et à lutter quand c'est nécessaire. Gros bisous

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  6. merci pour cette belle leçon de vie ; nous avions eu contact il y a quelques années au sujet de "l'envol" de nos conjoints respectifs...... j'admire votre courage

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  7. Hello Lady black! Il n'y a rien d'admirable, chacun fait ce qu'il peut, comme il peut. Peut-être que la vie m'a beaucoup donné aussi!

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  8. De pauvres mots ne valent pas grand-chose face à ces terribles récits qui se terminent par votre incroyable volonté de dépassement. Par dessus tout, qu'il est atroce de n'avoir pas pu accompagner l'être aimé jusqu'à son dernier instant ! Merci Joelle, de nous avoir délivré ces stupéfiants récits. J'en demeure interdit. Jean-Michel

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  9. Je pense que tu devrais publier ton histoire, cela peut rendre les humains moins pleurnichards et plus humbles!! GROS BISOUS FAN

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